1. La provenance du tableau
Les différents propriétaires de la toile
1888 Henri Rouart (tableau acquis auprès de l’artiste)
1912 Baron Denys Cochin
1915 M. Reuther
1921 E. Suermondt
1923 Morris Levy
Harold Levy (succession)
Davis & Levy Art (succession)
Le tableau a été acheté chez Davis & Levy Art, dans le New Jersey (USA), à l’adresse suivante : 1402, Teaneck Road - Teaneck, NJ 07666 – USA.
Comme le déclare M. Ronald Davis, cette toile appartenait à sa famille depuis 1923 (voir l’annexe 1). Le fait qu’elle soit restée en possession d’une même famille pendant une si longue période, ce qui est relativement rare, explique en partie qu’elle n’ait pas été documentée plus tôt.
La liste de ses précédents propriétaires, avant qu’elle soit acquise par la famille Levy, est tout à fait plausible. Ami d’Edgar Degas, Henri Rouart, peintre amateur, était un grand collectionneur et un mécène des impressionnistes. Il était probablement connu de Berthe Morisot, dont la fille, Julie Manet, a épousé son fils après le décès de celle-ci. À la mort d’Henri Rouart, en 1912, sa collection a fait l’objet d’une vente aux enchères bien documentée. Plus de cinq cent œuvres – parmi lesquelles deux tableaux de Berthe Morisot, Sur la terrasse et Femme et enfant au bord de la mer – ont ainsi été cataloguées et vendues en deux séances. Cette toile, si cette liste est exacte, a vraisemblablement été vendue par Henri Rouart avant sa mort au baron Denys Cochin, de particulier à particulier. Il est aussi possible que ce dernier en ait fait l’acquisition à la vente Rouart de 1912, les œuvres de moindre importance n’étant ni photographiées ni cataloguées (voir à ce sujet l’opinion d’un expert, ci-dessous).
Denys Cochin était un collectionneur de renom et un politicien. Après sa mort en 1919, vingt toiles ont été vendues à Burnheim et Durand-Rueil. Il avait déjà acquis plusieurs œuvres de Berthe Morisot :
- La Vue du bois de Boulogne, pour sept cent francs, en 1892, lors de la vente Boussod et Valadon (Denis Rouart) figure en note 162, mais le nom de Cochin y est mal orthographié. Voir le Catalogue raisonné, page 69.